Qui se sent provoqué par les drapeaux de l’Union?

Fondée en 1897 à Saint-Gilles, la Royale Union Saint-Gilloise (USG) est un club de football riche d’une longue tradition. Se produisant au stade Joseph Marien depuis les années 1920, le club se caractérise par une ambiance familiale et par l’attitude antiraciste clairement affichée par ses supporters. La riche tradition du club comprend notamment des drapeaux antifascistes et un slogan officieux : « Toute ma vie unioniste antifasciste ». En tant que supportrice de l’Union, Els Rochette, parlementaire bruxelloise (one.brussels), s’oppose à l’ordre de police de la zone de police Bruxelles-Sud demandant le retrait des drapeaux portant ce slogan, sous prétexte qu’ils représenteraient une provocation. Rochette interpelle le Ministre-président Vervoort au sujet de cet assaut inédit de la police contre un symbole de tolérance.   

« Les supporters de l’Union sont un exemple à suivre pour de nombreux autres clubs en Belgique ou à l’étranger. Les cris de singe ou autres comportements racistes de ce genre dont Lukaku a notamment été victime il y a peu en Italie sont parfaitement inimaginables à l’Union. L’antifascisme est un symbole du club, une partie de son identité. C’est un signe de tolérance, il signifie que tout le monde est bienvenu dans le stade, sauf les racistes et les fascistes. » 

Les supporters de l’USG portent des t-shirts et accrochent des drapeaux arborant le slogan « Toute ma vie unioniste antifasciste ». Ce message correspond parfaitement à l’esprit du club et donne l’ambiance pendant les rencontres. Le racisme et le fascisme n’ont pas leur place à l’Union. Le samedi 11 janvier, à l’occasion du match Union-OHLeuven, les supporters ont cependant dû retirer leur drapeau par ordre de police. Et ce n’est pas une première, un ordre en ce sens avait déjà été rendu pendant l’automne. Pour se justifier, la police parle de « provocation ».

« Cette attaque de la police contre un symbole de tolérance et d’inclusion est véritablement absurde et révoltante. S’agit-il de dire que ce drapeau est une provocation envers les fascistes, et qu’il faut pour cela le retirer ? Faut-il comprendre qu’un drapeau appelant à la violence ou arborant une croix gammée doit être traité de la même manière que ce message antifasciste ? C’est incompréhensible et parfaitement inacceptable ! »

Nous vivons une époque dans laquelle les footballeurs sont régulièrement victimes du racisme, où les clubs européens ne font pas assez pour résoudre le problème et voilà qu’un club qui donne l’exemple dans la lutte contre le racisme et qui aspire à créer un contexte sportif de tolérance pour les footballeurs et les supporters se voit injustement attaqué par la police.

Els Rochette (one.brussels) a donc décidé d’interpeller le Ministre-président en vue de prendre contact avec la zone de police de Bruxelles-Sud pour lui demander expressément de retirer l’interdiction au plus vite. Le règlement de police doit en outre être passé au crible et adapté si besoin pour qu’une telle situation ne se présente plus à l’avenir. Un cadre clair est aussi nécessaire et une formation doit être organisée par l’École Régionale et Intercommunale de Police (ERIP) sur la diversité, la discrimination, le racisme et le fascisme permettant de bien faire le distinguo entre messages de haine et appels à la tolérance.

Le groupe one.brussels-sp.a demande au Gouvernement bruxellois de soutenir ce club exemplaire qu’est l’Union dans son combat contre le racisme et le fascisme.