« Les plus vulnérables méritent le plus d’attention du gouvernement bruxellois »

One.brussels avertit des lourdes conséquences du coronavirus sur les sans-abris et les aînés en maison de repos

Le parlement bruxellois s’est réuni virtuellement hier pour se concerter avec le gouvernement régional sur l’approche à adopter face au coronavirus. Els Rochette (one.brussels) faisait partie de ceux qui ont insisté pour aborder la question des conséquences sociales de la lutte contre le virus. Ce sont surtout les plus vulnérables de notre société qui sont le plus durement touchés, par exemple les sans-abris. Hilde Sabbe (one.brussels) a fait part de son inquiétude quant à la situation dans les maisons de repos, où une grave pénurie de personnel compromet la satisfaction des besoins de base des pensionnaires.

En temps de crise, il est essentiel que le gouvernement puisse agir efficacement. C’est pourquoi le parlement a voté les pouvoirs spéciaux. Mais il importe aussi que les parlementaires continuent à assumer leur rôle, notamment en percevant les signaux dans la ville. Els Rochette (one.brussels) a ainsi dénoncé une véritable crise sociale parmi les gens qui vivent dans la rue :

« Les centaines de sans-abris d’il y a trois semaines vivent encore dans la rue, mais maintenant comme des bêtes chassées. Ils sont chassés de la Gare centrale par la police. Il est désormais interdit d’utiliser les bancs publics. Les toilettes publiques dans les gares et stations de métro ont fermé. Toutes les stratégies de survie en période normale sont devenues impossibles. Les passants, et donc les aumônes, se font rares. Les poubelles restent vides, il n’y a rien pour ceux qui y chercherait quelque chose de comestible. »

Els Rochette (one.brussels)

De belles initiatives voient le jour en nombre, mais le besoin de développer une approche coordonnée des conséquences sociales de la crise demeure. Pour trouver des places pour l’accueil de jour et de nuit des sans-abris et des sans-papiers. Le gouvernement a fait des progrès, mais il reste trop de personnes qui dorment dans la rue et qui n’ont nulle part où aller en journée. Pour eux, « restez chez vous » est impossible. Plusieurs communes ont ouvert la voie en ouvrant les douches des piscines ou en mettant des hôtels à disposition, mais c’est à la Région d’assumer un rôle directeur. Els Rochette

« Je comprends bien que le défi que doit relever le Gouvernement bruxellois est énorme. Notamment en raison des mesures cruelles de Maggie De Block, qui a littéralement laissé des centaines de demandeurs d’asile à la porte pour qu’ils finissent à la rue. Des places supplémentaires ont été créées et un hôtel de 150 places a notamment ouvert ses portes il y a deux semaines déjà. Le Samu Social a aussi ouvert de nouveaux lits pour les sans-abris montrant des symptômes du coronavirus. Médecins sans Frontières a lancé une initiative à Tour & Taxis depuis les communes de Forest et Etterbeek. »

Début mars déjà, le gouvernement bruxellois a mis sur pied une taskforce comprenant entre autres les partenaires sociaux dans le but de réduire l’impact du virus. Les entreprises et les entrepreneurs peuvent obtenir une information claire via le numéro 1819 et le site Internet correspondant. Ce type de coordination et de communication est indispensable pour tout ce qui concerne la santé et l’assistance aux personnes. Une taskforce dans ce domaine permettant la collaboration du secteur et des organisations de terrain est essentielle. Pendant la concertation, le ministre Maron a confirmé qu’une telle taskforce santé et assistance et personnes était désormais opérationnelle. Els Rochette (one.brussels) note qu’il reste toutefois beaucoup de travail à abattre :

« Les travailleurs sociaux de terrain ne savent pas encore vers où orienter les personnes sans-abris. En matière de communication, un numéro vert a été annoncé lundi, le 0800 35 243, disponible pour les situations d’urgence sociale. Il est crucial que les personnes au bout du fil aient des solutions à proposer. Hier encore, il était impossible de savoir vers où orienter une personnes sans-abris pour qu’elle soit accueillie. »

Els Rochette (one.brussels)

Les places d’accueil faisaient déjà défaut avant le début de cette crise, et la nouvelle structure Bruss’help était déjà en sous-effectif. Ils doivent aujourd’hui tout mettre en œuvre pour coordonner comme il se doit l’accueil, la distribution des repas et les mesures de sécurité contre le COVID-19. Heureusement, le gouvernement a annoncé mettre sur la table près de 4 millions d’euros pour l’accueil des sans-abris de la ville. Els Rochette fait part d’une réaction prudente sur le terrain :

« Les organisations présentes tous les jours dans la rue ne voient pas encore la différence. Hier, ce sont 72 personnes qui ont pu prendre une douche chez Doucheflux. Au lieu de diminuer avec l’augmentation de l’offre d’accueil de nuit, ce chiffre est en légère hausse. Bruss’help fait un travail remarquable, de même que le Samu Social, Médecins sans Frontières, Diogenes, Infirmiers de Rue, Doucheflux, Samenlevingsopbouw, Médecins du Monde, HOBO et les nombreuses autres ASBL et organisations citoyennes qui préparent et distribuent des centaines de repas tous les jours... Il est impératif que les organisations et les volontaires sur le terrain disposent d’un matériel de protection suffisant. »

Els Rochette (one.brussels)

La situation dans les maisons de repos

Nous savons maintenant que les personnes âgées sont particulièrement vulnérables face au coronavirus et qu’ils sont les premières victimes de l’épidémie. Il est donc des plus inquiétant que les maisons de repos bruxelloises comptent parfois jusqu’à 2/3 de personnel absent, soit parce qu’ils sont eux-mêmes infectés, soit qu’ils ont peur. Hilde Sabbe (one.brussels) réclame que les ministres prennent des mesures rapides pour régler la situation :

« Le personnel des maisons de repos ne se sent pas assez protégé en raison d’une pénurie de masques, de gants ou d’habits de protection. Le plus inquiétant étant qu’ils ne sont pas souvent remplacés car cela pourrait représenter des dizaines de milliers d’euros supplémentaires. Il n’y a manifestement pas assez de contrôles. Résultat : le groupe le plus vulnérable n’est pas bien protégé contre le virus en plus de voir les soins les plus élémentaires faire défaut.»

Hilde Sabbe (one.brussels)

Ces développements sont inacceptables et Hilde Sabbe (one.brussels) demande par conséquent au gouvernement de renforcer les contrôles et le remplacement du personnel manquant dans les maisons de repos. La Région doit contribuer à ce que chacun puisse travailler dans des conditions sûres dans les maisons de repos et ainsi accueillir les travailleurs et volontaires.