L’asbl Alias propose un accompagnement aux hommes et aux personnes trans qui pratiquent la prostitution à Bruxelles.

Il s'agit d'un groupe cible très spécifique, souvent des personnes en situation précaire, souvent sans papiers. Ils ne connaissent pas leurs droits.

Ils ont droit à une aide médicale, mais ne savent pas comment s’y prendre ou ont de mauvaises expériences.

L’asbl Alias est là pour les aider. Cette association sans but lucratif se concentre sur la réduction des risques.

Ce qui comprend une permanence médicale (tests VIH/IST, vaccins, PrEP), des heures de consultation par un médecin, etc. Alias est également en contact étroit avec différents CPAS et donnera bientôt une formation aux hôpitaux.

Je suis totalement d'accord avec l'approche d'Alias : concrète et pragmatique. Car les jugements moraux n'aident pas les gens à avancer.

Outreach

Pour les groupes cibles précaires, il faut faire de la sensibilisation. Il faut aller les chercher. Ils ne vont pas venir à vous automatiquement.

Et c'est ce que fait Alias.

Ses travailleurs de rue recherchent activement le public cible. Mais depuis quatre ans, Alias publie également des annonces sur des sites d'escortes pour faire connaître ses services. Un travail de proximité numérique, en d'autres termes.

C'est nouveau pour moi.

Mon premier emploi, à 21 ans, était en tant que travailleuse de rue chez Adzon. J'y ai rencontré des garçons vulnérables qui se prostituaient. Mais il n'y avait pas de smartphones à l'époque. Les sites de discussion, de rencontres ou d'escortes n'existaient tout simplement pas.

Et Adzon n'existe plus non plus. Heureusement, Alias assure la relève.

Une réflexion pragmatique

L'approche d'Alias est très pragmatique. Je peux tout à fait m'identifier à cela.

Quels services sont nécessaires, quelles mesures sont efficaces ?

Le travail du sexe existera toujours. Les jugements moraux n'aident pas les gens à aller de l'avant. Mes collègues députés et moi-même travaillons sur une résolution visant à garantir aux travailleurs du sexe un environnement de travail sûr et une protection sociale.

Et pour parvenir à une politique harmonisée autour du travail sexuel, dans toutes les communes de la région.

Alias note qu'il existe de grandes différences d'attitudes envers le travail du sexe dans les communes et CPAS de Bruxelles.

Cela signifie que les travailleurs du sexe bénéficient de meilleurs services dans une commune que dans une autre. Alors que les bonnes pratiques devraient être partagées et déployées partout.

Parce que les personnes précaires ont besoin d'une aide efficace. Quel que soit l'endroit où ils vivent ou travaillent.

Financement

Autre observation : Actuellement - à la fin de l'année d'exploitation - Alias n'a pas la certitude à 100% des fonds qu'elle recevra pour 2022.

La décision de lui octroyer des fonds n'a pas encore été prise.

De telles situations ne sont pas exceptionnelles.

Les autres organismes d'aide doivent également attendre très longtemps pour être reconnus et/ou obtenir des fonds de fonctionnement.

Ce qui est source de pas mal de complications et entraîne souvent des coûts supplémentaires.

Ce n'est pas gérable. Je vais demander instamment aux ministres concernés d'accélérer ces processus à l'avenir.

À l'équipe d'Alias, bravo pour votre travail.

Image : Alias fait également de la recherche, je viens de recevoir du matériel d'étude intéressant.